Fameuse journée pour fameuse personne.

Le jeune homme avait quitté à regret son lit, enfin non ce n'était pas le sien, en tout cas il avait du dire adieu à un confortable matelas et des draps encore chaud. C'était bien triste tout ça, d'autant plus qu'il ne faisait par vraiment trés chaud ce matin là, et il neigeait à gros flocons sur la ville. Malgré sa réticence à quitter tout nid bien douillet, il était néanmoins dehors, direction... les bas fonds de Tokyo.

Il marchait tranquillement, sur de lui, seul, en plein milieux de la rue. Il caressa du bout des doigts, au fond des poches profondes de sa veste, en faux cuir, col fourrure, bleu pâle, un jolie collier d'or blanc. Un petit sourire satisfait se dessina alors sur ses lèvres. Ce n'était pas si mal comme prise, et puis il fallait aussi comptabiliser dans le lot, la paire de boucles en rubis, la bague or et saphirs, et le bracelet en diamants. Un jolie petit magots à se faire. Il fallait tous d'abord qu'il fasse démonter les pierres , puis fondre la monture. Séparé tout cela rapporterait bien plus et il serait incapable de retrouver le tout et de le faire accuser.

Pour commencer il fallait qu'il prenne un bon petit déjeuné. Malheureusement, le maître de maison était rentré plus tôt que prévu et lui n'avait pas put se rassasier avant de partir. Quel dommage! En plus c'était tout frais payé. Au moins avec ce qu'il c'était fait dans la nuit et cette fois, sans comptabilité le coffre à bijoux de madame, il avait largement de quoi payer le repas à une trentaine de personnes au moins. Pourtant il n'aimait pas gaspiller, et cela le dérangeait un peu. C'était la première contrariété de la journée.

Ripley fit quelques pas et se planta devant le jeune homme, snowboard sous le bras.

"Hey, salut !" lança-t-elle d'un ton joyeux. Puis, elle fit glisser sa main dans un étui qui pendait à sa ceinture, attrappa le garçon richement vêtu par la taille, l'étreignit un peu contre elle au passage et lui colla un cran d'arrêt extrêmement aiguisé sous la gorge.

"Ca te dirait de me filer tout ce que tu possèdes de vendable ?"

Elle joua un peu de sa lame contre le cou du garçon, comme pour le forcer à répondre plus vite.
Très discrètement, en usant de tout son talent de pickpocket zélée, elle passa sa main dans la poche de sa veste, malheureusement vide. Tant pis. Mieux valait attendre qu'il balance son oseille de lui-même, ce sale gosse de bourge...

Fut il vraiment surprit de se faire dévaliser lui même? A peine, après tout la où il se trouvait, s'il l'on ne portait pas de haillons et qu'on avait l'air sage, on passait dessuite pour des bourges. Et bien perdu, il était bien loin d'être un gosse de riche, et une lame bien aiguisé ne lui faisait pas plus peur que cela.

Et oui malheureusement cette poche était vide, quel dommage. Et l'autre encombré par sa main, autant dire qu'elle ne risquait pas de pouvoir tout lui piquer comme ça. Qui lui avait dit que lui, ne connaissait pas les tours ridicules de Pickpocket qui pourtant avait fait un temps sa fortune, maigre fortune néanmoins. Vu que les passant aux poches remplit de pierres précieuse ce n'était quand même pas courent.

Il dévisagea Ripley, d'un regard nullement effrayé ou inquiet. Il était presque content de se retrouver ainsi abordé de si bonne heure. Quand il faisait si froid se n'était pas de trop un peu de chaleur humaine. Tient, elle lui demandait même avec "gentillesse" de lui donner son butin. Il répondit sur un ton léger.

" Je ne sais pas si c'est une bonne idée de te confier tout ce que j'ai sur moi. Qui sais, des fois que de vrais malfrats viennent à te dérober MA prise de la nuit, je ne suis pas sur que tu en ressortirais vivante, du moins en bon état."

Il leva un sourcil, et un sourire presque moqueur apparut sur ses lèvres. Et bien qu'attendait t'elle pour lui trancher la gorge. De sa main libre, il avait déjà attrapé un mini, mais alors vraiment tout petit, revolvers, qu'il vint placer contre la flanc de la fille. Qui avait dit qu'il n'était pas prévoyant, non plus. Il approcha alors son visage, et glissa à l'oreille de la snowboardeuse:

"Ce serais dommage d'abîmer un si jolie visage. "

Fei se recula quelque peu ( trés peu même) et plongea son regard dans celui de Ripley pour ne plus le quitter. Alors???

Ripley eut un sourire à la fois mauvais et surpris en entendant le jeune garçon. Et en sentant le petit pistolet contre son flanc, quand même. Mais moins. Elle savait comment ça marchait ici. Elle entrouvrit la bouche pour rétorquer une des répliques cyniques dont elle avait le secret en plein dans la gueule d'amour de Fei quand celui-ci débita son ânerie.
Elle resta bouche bée.

Merde, pourquoi fallait-il toujours qu'elle tombe sur ce genre de personnes ? Elle pouvait pas se choper des gens un peu moins agités, un peu moins téméraires, et un peu moins comme elle ? Elle tapa du pied par terre, mais ne se laissa pas décontenancer.
Elle appuya un peu plus la lame de son cran d'arrêt contre la gorge de Fei et joua de la lame avec plus d'intensité. Un mince filet de sang coula le long du cou de cygne de Fei.

"Oui. Je confirme, ce serait dommage d'abimer un aussi joli visage. Mais c'est pas pour ça que j'hésiterai à le faire. Même si fondamentalement j'ai pas spécialement un trip avec ça. Mais c'est la vie. Et ne crois pas que ton regard de charmeur va me déstabiliser."

Menteuse ! En réalité, Ripley était troublée par ce drôle de bonhomme à l'allure juvénile, même s'ils devaient vraisemblablement avoir le même âge, aux cheveux oscillants entre le mauve, le vert et le bleu, assortis à ses yeux d'une clarté irréelle. Le genoux gauche de la jeune fille fut pris d'une légère secousse, mais elle se raidit un peu et planta à son tour son regard dans celui du garçon. Un joli regard très vert, très sombre, et très ténébreux dans son genre.

Un regard de charmeur? On ne lui avait jamais sortit celle la, pourtant seul lui et Dieu savaient le nombre de caractères particuliers qu'on lui avait trouvé, des surnoms ridicules aussi d'ailleurs, c'était moins glorieux néanmoins. Il était comédien, menteur, parfois de mauvaise fois, mais charmeur il ne faisait pas exprès, ou alors elle avait un faible pour lui.

Mais pour l'instant ce n'était visiblement pas l'heure de faire de l'humour, ou réfléchir à ce sujet, puisque la jeune fille ne gardait pas vraiment son calme et commençait sérieusement à s'échauffer toute seule, et puis quoi qu'on puisse en dire ça faisait quand même mal un lame qui qui vous chatouille la gorge. Il ne laissait pourtant rien paraître, si ce n'était une sorte d'exaspération grandissante. Il faut dire qu'avec autant d'objets précieux dans ses poches et la faim qui le tiraillait, il aurait volontiers mit les voiles, quitte à emmener sa charmante compagnie avec lui, et peu être serait il allait à lui payait à le petit déjeuné à elle aussi.

De toute manière il n'allait pas restait la indéfiniment non plus, pour les beau yeux d'une inconnue qui voulait le détrousser et ruiner ses affaires en le défigurant ou presque. Il allait devoir porter une écharpe ou un foulard en attendant que cela disparaisse. Elle lui devait donc de l'argent. Il était prés à sacrifier cette dette mais seulement si elle se décidait à ne pas lui faire d'autres entailles dans la chair. Après quelque seconde de silence à observer Ripley sans ciller, il soupira finalement.

" Bon écoute , commença t-il d'une voix posé. Il se trouve que je suis un peu pressé là. Et crois moi je n'hésiterais pas une seconde à tirer, alors soit tu retires cette lame de mon cou, et je veux bien discuter avec toi, d'un salaire pour des renseignements ou un autres services, ou deuxième choix, tu crèves, ici, à l'agonie. Enfin à l'agonie pour pas longtemps, je n'aime pas voir les gens qui souffre. "

Sur ceux, il donna un coup relativement sec et rude dans le genoux de la jeune fille, et profita de cet instant pour attraper la main qui tenait l'arme, et l'écarter quelque peu de sa gorge. Dans cette main il tenait toujours le revolver, à présent pointé vers la visage de la snowboardeuse. Il n'avait aucune intention de la tueur, mais qui aurait pus le deviner à cet instant, tant les années à mentir l'avait rendu maître de toutes ses émotions et roi de la feinte.

" On es dans le même cas, tu vois. Seulement moi, j'ai au moins de la compassion pour ceux qui sont dans la misère, comme moi. Tu n'as rien, ça tombe bien, moi non plus. Rien de ce que j'ai sur moi ne m'appartient vraiment. Lequel est le plus pauvre de nous deux, a ton avis? Et quand je dit que se serait dommage d'abîmer un jolie visage, je ne rigole pas. C'est peu être la seule chose qui te resteras demain. "

Sa voix n'était pas froide, pas menaçante non plus, juste calme, posé, presque douce et rieuse, comme s'il disait quelque chose d'habituel, qui l'amusait presque. Était ce vraiment drôle, pas vraiment, même pour Fei. C'était vrai rien ne lui appartenait, rien ne lui avait jamais appartenue. Devait il pour autant faire comme cette fille? Non, il ne l'avait jamais fait, pas avec des gens comme lui. Il était prés à tout mais pour rien, il n'en voyait pas l'intérêt. Tout avait sa cause, ses raisons, ses conséquences... Il suffisait de réfléchir et de peser, pas d'attaquer au hasard comme des gamins.

Si Ripley avait eu la moindre idée du statut social de Fei, nul doute qu'elle ne se serait pas attaquée à lui. Mais néamoins, c'était un jeune homme de bonne famille, plutôt richement paré et aux poches rebondies qu'elle avait vu passer dans la rue ce matin-là. Une cible de choix, donc.

La jeune fille se dégagea d'un mouvement de coude et repositionna la manchette de son T-shirt rapiécé.

"Attends ? Tu veux dire qu'un mec sapé comme toi, avec des poches aussi grosses que mon estomac après un bon repas est un clodo ? me prend pas pour une bille !"

La jeune fille haussa un sourcil en attendant la réponse du jeune homme. Mais pourtant, non. Il avait l'air sincère. Il avait l'air de s'en foutre comme d'une guigne, certes, mais il avait l'air sincère.

"...Non... Tu déconnes..."

Il était sur que Fei n'était pas habillé comme un miséreux, qu'il n'avait pas l'air de dormir dehors, et qu'il avait les poches bien pleine, mais pourtant non il ne la prenait pas pour une "bille". Il sourit franchement quand elle haussa les sourcils, sans y croire. Comme quoi tout était possible, il suffisait de savoir s'y prendre.

" J'ai piqué ces fringues hier soir, lorsque je suis allait squatter chez nos voisins les aristos juste avant que j'aille remplir mes poches avec ce que j'ai subtilisé dans le coffre à bijoux de ma cliente de la nuit dernière. Et enfin, le dernier repas que j'ai prix m'a été gracieusement offert lui aussi, tout comme la chambre ou j'ai fini ma nuit de sommeil. "

C'était un SDF pour sur. Ce terme lui convenait à merveille. Il n'avait pas de domicile et fixe encore moins. C'était un peu comme un hôtel de première qualité, mis à par qu'on lui remboursait la nuit, avec supplément. Et encore, il qu'il c'était fait viré un peu trop tôt à son goût mais bon à qui la faute? Pas la sienne en tout cas.

Ripley gratifia le jeune homme d'un sourire rayonnant. Elle lui asséna une bonne claque dans le dos en riant.

"Hey, mais ça veut dire qu'on est du même bord, tous les deux !"

Elle continua à rigoler un peu, d'un rire clair et franc.

"Et bin dis-donc, on peut dire que tu gagnes bien ta vie, toi ! Tranquille, Emile ! Faudra que tu me files des adresses ! Allez, viens, aujourdh'ui, c'est moi qui régale ! Et demain, ce sera toi !"

Son sourire se fit encore plus rayonnant. Ils étaient du même bord, en fait. Il n'y avait plus à en douter.

"Au fait, tu t'appelles comment ?"

Pour finir il s'en sortait bien, bien qu'en général il se soit toujours débrouillé pour que tout ce finisse bien. La c'était encore mieux, il n'avait pas eu à utiliser de véritable menace, ou à blesser quelqu'un. Un menteur pas un tueur. Il rendit à la jeune fille son sourire, moins radieux cependant, pas qu'il fut mécontent, juste un peu assommé, par sa courte nuit et le froid saisissant.

Elle pouvait bien en rire, en effet, il avait trouvait une combine plutôt invraisemblable, mais qui marchait bien a vrai dire. C'était il trouvé une alliée de plus, dans ses rues malfamé? Il semblait que oui, et un ennemie de moins n'était jamais de rufus. Il rangea l'arme, il n'en avait à l'évidence plus vraiment besoin.


" Pour les adresses, ça change souvant, ne te fit pas toujours à se que je pourrais te dire, je pourrais me tromper. Et je m'appelle Fei Takahashi. "

"Fei... Moi c'est Kane. Mais tout le monde m'appelle Ripley."

La jeune fille lui tendit une main chaleureuse qu'il serra posément. Mais elle ne voulait pas lui serrer la main. La jeune fille le tira dans une petite ruelle perpendiculaire et prit un air soudainement très inquiet. Fei entrouvrit la bouche mais elle plaqua sa main dessus.
Une patrouille de miliciens vraisemblablement en manque de victimes un tant soit peu justifiable passa à l'endroit où ils se trouvaient quelques secondes au paravent. Ils jetèrent quelques coups d'oeils dans les rues alentours et Ripley se réjouit d'avoir choisi la seule avec un container éventré pour les cacher. La milice passa. Ripley se releva et releva Fei d'un bras vigoureux.

"Hum... Désolée. Mais ton allure, ils m'auraient buté en pensant que je t'agressait."

Comment ça, "c'était le cas" ? Bien sûr que non ! Ripley n'attaquait jamais ses amis. Et elle n'avait pas la mémoire suffisament longue pour se souvenir que quelques secondes auparavent, son cran d'arrêt était braqué contre la gorge du jeune homme.

"Allez, viens, on va bouffer un morceau."

Un sourire chaleureux se redessina sur le visage de Ripley qui commença à marcher dans la direction opposée à celle de la milice en lui faisant signe de la suivre.

La milice de si bon matin dans les rues, c'était plutôt inattendu, mais comme ces personnes étaient pour la plupart complètement givré, il ne fallait pas s'en formaliser. Quoique, ils allaient parfois dans des endroits plutôt intéressants financièrement parlant, hum... quoi d'autre, et qui aurait osé attaquer un innocent prés à faire punir sévèrement son agresseur au moindre bruit? Seul les imbéciles ou les fous aurait tenté une si piètre manoeuvre. Ripley venait à l'évidence de sauver sa peau de justesse en effet.

Et oui, même si la jeune fille avait un mémoire de poissons rouge, ce n'était pas le cas de Fei. Heureusement qu'il n'était pas rancunier ou la milice aurait eu à faire le ménage. Pourtant, il ne pouvait pas négliger le fait qu'elle pouvait s'avérer dangereuse dans certains cas. Il garda le silence, et jeta un bref coup d'oeil dans la direction qu'avait pris le groupe, curieux.

Il fut rappelé à l'ordre par la voix de Ripley, qui insistait pour qu'ils aillent se remplir la pense au plus vite. Il chassa donc de ses pensées, l'idée saugrenue d'espionner les miliciens, pour revenir à son adorable "agresseuse". Elle était déjà partie, il l'a rattrapa bien vite.

" Alors ou on va? demanda t-il en posant son regard clair et brillant sur elle."

"Dans un coin que je connaîs bien ! A moins que t'ai peur des Taudis à force de squatter chez des richards !" lança-t-elle, les yeux plissés comme un renard et la bouche étirée en un sourire gourmand.

Ripley bifurqua dans une petite rue un peu sordide. Un vieux panneau rouillé tremblait au bout d'une paire de chaînes oxydées : "K chi e i"
Une petite porte en bois dévorée de termites était entrouverte sous le cadavre de pancarte. Ripley s'en approcha et la poussa en essayant de faire le moins de bruit possible. La porte s'ouvrit sur un escalier mansardé d'où parvenait une lumière plutôt rouge et pas mal de fumée.

La jeune fille descendit une volée de marches et attendit Fei sur le premier palier.

"Dépêche-toi, Kû a peut-être fini son premier service et j'ia pas vraiment envie d'attendre encore une heure avant le suivant."

[Kû est le patron du Kuchibeni, et cette entrée est totalement inconnue à Fei -sorry ^^-. Au fait, tu peux répondre directement au Kuchibeni, si tu veux, à toi de voir]