La faim justifie les moyens!!

Ripley hocha la tête en signe d'assentiment. Mais même quand on était une miraculée, on n'avait pas forcément conscience de la mort. Précisément parce qu'on avait survécu in extremis. Naissait alors en nous une espèce de confiance aveugle. Genre ce sera toujours comme ça. Les autres mais pas nous. Pas maintenant. Pas tout de suite. Plus tard. Et on attend d'être sûr que c'est pour maintenant, pour en avoir conscience. Pour comprendre que sa propre vie est aussi limitée que celle de sautres. Qu'on est un mortel, un simple mortel. Il faut se savoir mortel pour se savoir vivant.

"La plupart du temps, pourtant, c'estles gens qui n'y ont pas été confrontés qui s'enclavent dans de fausse sidées sur la mort. Ils ont bien trop peur pour chercher à savoir s'ils sont dans le vrai ou pas..."

Ripley attrappa son verre et bu quelques petites gorgées saccadées au lieu d'un cul sec. Elle posa brutalement son verre et soupira.

"Certaines personnes ne choississent pas. Elles sont condamnés à vivre de cette façon, quoi qu'elles fassent pour échapper à leur condition."

Ripley esquissa un sourire. C'était amusant, cette façon qu'ils avaient depuis le début de la conversation de parler d'eux-mêmes en s'assimilant à un groupe anonyme... Ca aussi, c'était une sorte de pudeur. Et on s'oppose à d'autres groupes anonymes. C'est plus faicle, ça aussi, c'est une sorte de mensonge. Ca rassure. On n'est plus le seul dans son cas.

Avoir de vrais ou de fausses idées sur la mort c'était difficile à déterminé, c'était un mystère. C'était une généralité, tout le monde mourais un jours. Tant pis il fallait faire avec, quitte à se croire immortel si ça pouvait aider, ou ne pas y penser. Mais parler d'immortalité, c'était bien avouer que la mort existé bel et bien. Ce mot voulait bien dire ce qu'il disait, " absence de la mort" pas de vie éternelle. C'était donc que même si la mort n'était pas là , on en parlait. N'était ce pas là, la preuve de l'internet que les hommes lui portait?

" La mort est quelque chose que personne ne connaît vraiment parmi nous, alors je ne vois pas comment on pourrait être dans le vrai ou dans le faux. Je sais juste que ça existe, le jours ou je le vivrait je saurais, pas avant. "

Il observa le comportement brutal de Ripley, elle s'agiter soudainement, pour retomber comme un crêpe. Un soupir encore, cela ne servait à rien de rêver d'un monde meilleur, et de s'apitoyer. Il fallait faire si on voulait quelque chose.

" Un esclave qui veux faire quelque chose et toujours libre de le faire. Mais il doit se préparer à subir une punition. S'il ne peu pas supporter la punition, c'est qu'il ne tient pas tant que ça à ce qu'il voulait. J'ai souhaité être libre de choisir mes actions et mes pensées, et pour ça j'étais prés à tous. Je crois aujourdhui que j'ai tous fait, et c'est à ce prix que je suis mon seul maître. "

Nouveau soupir. Ripley ne rêvait pas d'un monde meilleur. Les gens comme elle ne rêvaient pas. Ils survivaient, et étaient déjà contents quand ils y arrivaient. Les soupirs de la jeune fille se revendiquaient comme des soupirs d'exaspération. Pas de nostalgie. Juste un agacement palpable. C'était frustrant de réaliser ses erreurs, mais aussi son manque de marge de manoeuvre.

"La mort on l'emmerde. Et la liberté, on s'en passe."

Elle but un nouveau cul sec de saké. Puis un autre. Puis un autre. Puis un autre. Elle pivota en face du comptoir. Posa les coudes sur le zinc, et la tête dans les mains.

"Je suis une pute."

Les mots avaient brûlé ses lèvres après avoir rongé sa gorge comme de l'acide. Elle ravala sa salive avec difficulté mais ne put ravaler un sanglot. Les larmes se mirent à couler toutes seules de ses yeux. Ploc. Ca gouttait jusque dans son verre de saké. L'eau surnageait sur l'alcool. Ca se mélange pas. On peut pas mélanger le chagrin des riches et le chagrin des pauvres.
Elle se sentait souillée. Désesprément sale.

Il c'était une solution, en quelque sorte. Chacun avait ça façon de prendre les choses, s'en foutre n'était pas plus mal qu'autre chose. Certain prenait des vies pour se sentir vivant, la au moins, ce n'était pas dangereux. C'était une réaction relativement excessive selon Fei, même au fond il s'en foutait royalement.

La liberté on pouvait s'en passé, enfin un catégorie seulement, pour Fei c'était ça raison de vivre donc non. Mais s'il y avait des Gens comme Ripley, cette chanteuse, ou simplement ses défunt parents, c'est qu'il était possible pour eux de vivre comme ça. Lui au moins ça lui facilité la tache, il n'allait pas s'en plaindre.

Lorsque Ripley avoua soudain qu'elle était une " Pute" cella n'étonna pas vraiment Fei, après tout lui il était bien Gigolo et n'en avait pas l'air. Plein de gens étaient ce dont ils n'avaient pas l'air. Face à le jeune fille en larmes et à cet aveux, il resta silencieux un instant, puis sorti d'un de ses poches un mouchoir de soie brodé, qui n'était pas à lui évidement, pour lui essuyer ses joues humides.

" Tu n'es pas une pute, c'est juste ton métier, rien de plus et tu le fait parce que tu tiens assez à cette vie pourrie que tu mènes. Ca excuse ton "crime", si t'en soit peu que ça en soit un. La personne avec qui j'ai parler n'était pas une pute, pas plus que moi j'étais un gigolo à cet instant, sans quoi je t'aurais fait payer le prix fort. Pense que tes clients sont pire que toi, tu es bien gentille de t'occuper d'eux. C'est presque une oeuvre de charité. "

Sa voix était resté calme, devenu presque tendre, comme s'il parlait à un gamin qui venait d'avoir eu la rouste de sa vie pars qu'il avait fait une grosse bêtise. Il la regarda avec bienveillance et compassion, après tout il était dans le même cas qu'elle.

Ripley attrappa le mouchoir que lui tendait Fei et s'essuya les joues, silencieusement pour l'écouter parler.
Ce n'était pas un garçon comme les autres.

Elle releva vers lui des yeux encore mouillés de larmes et renifla comme une gosse. Comment faisait-il pour prendre les choses comme ça ? Comment faisait-il pour arriver à voir dans la plus vulgaire prostitution une oeuvre de charité ? Néanmoins, les mots qu'il avait prononcé avaient eu sur elle l'effet d'un calmant. Elle reprit son souffle se frotta les yeux, déjà rougis de larmes.

Elle aurait aimé dire "Tu crois ?" ou "C'est vrai ?", mais sa voix s'obstinait à se cloîtrer dans sa gorge. Elle esquissa une quinte de toux et s'arracha un "Ouais..." qui lui sembla pathétique. Voilà qu'elle ne pouvait même plus parler... Elle toussota à nouveau.

"Comment tu fais ?"

Ripley se contenta de cette phrase. Ca lui semblait suffisant pour exprimer tout ce qui tournait inlassablement dans son crâne. Ca résumait. Ca résumait toutes ses questions qui commençaient par "Comment tu fais pour" et qui ne rimaient à rien. Il était trop particulier pour être résumable avec des mots ordinaires. On aurait dit qu'il était au dessus de tout ça. Que tout ce qui pèse sur le coeur des hommes lui semblait une insignifiante blague.

Il fût plutôt content de la voir se calmer un peu. certes il n'était habituer à consoler des gens qui soufrait, surtout quand ils étaient dans la même situation que lui. Des vieilles riches encore... c'était simple, un "oui", " vous avez raison" ça suffisait largement. Mais Fei n'était pas non plus un insensible complet, le malheur de ceux qui était comme lui, il le trouvait somme toute normal, et il essayait de faire quelque chose s'il le pouvait.

" Comment je fais? C'est une bonne question, je ne le sais pas exactement. C'est un peu le hasard qui fait qu'on fait ce que l'on fait. Soit on l'accepte, soit on ne peu pas, alors il ne faut pas s'acharner, si c'est pour finir à essayer de se noyer dans un verre de saké. Je pense que je serais comme toi a l'heure qu'il est si je n'avais pas décidé de m'en sortir, si je n'étais pas un adorateur du luxe, un fervent défenseur de ma liberté, et que je ne décidé pas avec qui je le fait et avec qui le fait pas. Ça ma joué des tours mais j'ai su les affronter. Et puis quand je parle de charité... Ces pauvres types, il sont aussi désespéré que toi, des minable complet, la preuve c'est qu'il on personne avec qui aller pour faire l'amour. Toi au moins tu les acceptes comme il sont. Il se flinguerais s'il n'y avait pas de "Putes" sur terre. "

Ripley ravala un dernier sanglot.

"Tu me suggère de devenir une adoratrice du luxe ?" sourit-elle entre ses dernières larmes.

L'auto-dérision, l'humour. C'était la seule "arme" dont elle disposait. Elle avait grandit dans cette optique. Mais le fait d'adorer le luxe n'était pas ce qui l'avait le plus marquée dans la tirade de Fei.
Défendre sa liberté.
Vouloir s'en sortir à tout prix.

La jeune fille porta son verre de saké à ses lèvres. "pour finir à essayer de se noyer dans un verre de saké". Elle reposa le verre.
Faire comme lui. C'était peut-être ça, la solution. Elle devait prendre conscience de la réalité. Et s'en extirper. Réaliser qu'il y avait des solutions quand on prennait la peine de les chercher.

Elle avait repris de poil de la bête apparemment, elle faisait même de l'humour. Il sourit, non, c'était venu comme ça. Lorsque l'on vivait par terre, dans la boue et la neige sale, c'était certain au rêvé de luxe. Et le luxe, c'était déjà d'avoir un toit et un lit au dormir, à manger, à boire, enfin l'essentiel. Fei était juste devenu un peu plus exigeant avec le temps pouvait on dire.

" Tu verra en temps voulu, si tu préfères un vrais lit pour dormir, ou un paillasse. Personnellement je préfère le lit, dans une pièce chauffé si possible. Même les emploies les plus mal vue, on leurs lots d'avantages. "

Oui il y avait toujours une solution, tout le monde connaissait des malheurs, mais il y avait aussi des jours de chance. Fei avait peu être perdu ses parents dans un terrible massacre mais il avait aussi recouvré sa liberté ce jour là.

Ripley hocha la tête. Evidemment qu'elle aurait préféré pouvoir dormir dans un lit, elle n'était qu'un être humain. Mais même son "emploi mal vu" n'avait pas vraiment d'avantages. Elle gagnait des croûtes, même pas de quoi subvenir entièrement à ses besoins, elle devait continuer à voler à côté de ça. Par conséquent, elle avait du mal à saisir l'avantage.

"Tu crois vraiment qu'il y a un avantage à faire la pute de cabaret pour des croûtes de pain et d'en être quand même réduite à faire la braqueuse à la petite semaine ?"

Peut-être Fei saurait-il l'aider à relativiser ? Remarque, ce qu'il faisait lui-même, c'était relativement proche de sa propre activité. Simplement, elle n'avait pas la chance d'aller chez ses clients, elle restait souvent dans une des quelques chambres d'étages du Kuchibeni... Enfin. Elle verrait bien ce qu'il lui répondrait.

Oui, ce n'était jamais une mine d'or au dépars, mais c'était un peu normal au fond. Contrairement à Ripley c'était lui et seulement lui qui avait décider dans venir au corps pour l'argent. Il avait su faire languir pendant des années tous le pervers de cet endroit afin de pouvoir avoir un salaire décent pour ses peines, enfin si on voulait. Fei avait toujours eu quelque chose qu'il ne comprenait pas vraiment mais qui attirait apparemment pas mal de monde, et ses personnes finissait généralement par être prés à donner d'énorme sommes pour arriver à leurs fin.

" Tu sais, je pense que si tu dormais dans une poubelle et que tu te faisais violer par le premier venu, pour rien, les choses te paraitrait plus que royale? Cependant, je comprend que cela puisse révolter. Commence déjà par te considérer comme une personne et non comme une " pute de cabaret" pour reprendre ton expression. Et puis tes clients, tu es toujours en droit d'augmenter un peu leurs tarifs, et de faire ça en cachette pour garder tout pour toi. Tire du fric partout ou tu le peu. Pour ma par, je m'arrange pour faire payer une personne qui me colle un peu trop, même si ce n'est pas tout de suite. "

Fei n'était pas vraiment un simple gigolo qui couchait pars qu'on lui demandait. Non, il prenait le temps de séduire la personne et de lui faire croire à un amour réciproque, du moins un certain attachement. Il était en quelque sorte plus un amant rémunéré qu'un véritable gigolo de service.

Ripley hocha la tête. Tirer des sous partout où elle pouvait. Faire ça en cachette. Aucune possibilité. C'était Kû qui l'avait tiré de la merde pour qu'elle fasse ce boulot. Faire ça en cachette, c'était littérallement impossible : il savait ce qu'elle faisait, et l'avait retenu par tous les moyens quand elle avait voulu arrêter. Quand à augmenter ses tarifs pour en garder un part, impossible aussi. Les tarifs étaient fixés par Kû, et si ça augmentait, les clients iraient se plaindre auprès de lui. Ripley était dans une impasse.

"C'est impossible."

La jeune fille but un autre verre de saké. Ca commençait un peu à lui faire tourner la tête.

"Si je passe à mon compte, j'ai des emmerdes avec Kû. Et si j'augmente mes tarifs, j'ai des emmerdes avec Kû et les clients."

Donner un minimum d'explications. Pas vraiment envie de parler de ça. Pas vraiment envie d'admettre que Fei avait raison, mais qu'elle-même était dans une impasse totale. Totale ? Restait la fuite. Repli stratégique, vivre en reclus, ramasser de la thune comme on pouvait, ne jamais recroiser Kû, ou un ancien habitué. Pourquoi faire croire à sa mort ? S'enfuir complétement, couper les ponts. Trop dur. Toujours devoir surveiller, être 24h/24 sur les dents, ne jamais vraiment dormir. Ne plus avoir de vie, juste survivre. Beaucoup trop dur. Impasse totale...

[Désolée de t'avoir fait attendre aussi longtemps. Entre le Bac et ma petite crise de "je sais plus quoi écrire"... Hum. Enfin, ça va mieux. Un semblant d'inspiration m'est revenu. ^^]

Bien sur Ripley était dans une impasse, enfin peu être. Les impasses c'était souvant la personne qui s'y croyait, qui c'était mit dedans, consciemment ou inconsciemment. mais le problème majeur demeurait, si elle continuait sur cette voie, ce qu'elle s'entêtait à faire jusque là, elle ne le supporterait peu être pas, surtout elle niait le fait qu'elle s'accommodait encore un peu à cette vie, apparemment. Quand les choses atteignait un point de souffrance non retour, c'était là que se trouvait la véritable impasse, et encore, la personne donnait alors de quoi se sortir de là, quelque en soit le prix.

" C'est ta vie après tout. Si tu laisses ta peur ou ta flemmardise te dicter ce que tu dois faire ou plutôt ne pas faire, moi je ne peux rien pour toi. Il y a des fois ou il faut prendre les choses en main d'une manière ou d'une autre. Mais il semblerait qu'en fin de compte ce ne soit pas si terrible. On s'habitue à tout, même la crasse et aux cafards, non ? "

Fei était on ne peu plus sérieux, si Ripley ne faisait rien pour se sortir de là, et préférait noyer son chagrin dans son verre de saké, il n'y pouvait rien. Et il perdait vraiment son temps à essayer de l'aider un peu. Si elle n'aimait pas avoir des emmerdes alors elle allait passer sa vie ici à servir les autres pour les miettes que ses supérieurs voudraient bien à contre coeur lui laisser. Vraiment minable, et sans intérêt aucun. La seule chose qui lui resterait alors à faire serait de lui donner un gros billet, et de disparaître comme tout ses "clients".

Il savait que ce qu'il allait faire prouver la vexer, voire la mettre trés en colère, mais il espérait que cela lui remuerait un peu le cerveau. Mais Fei était ainsi, lui n'avait pas peur des emmerdes, des réactions des autres. Ainsi, il glissa une mains dans sa veste, une poche intérieure, et sortit une liasse de billet. Il les tripota entre ses mains et en sortit une coupure qu'il posa devant elle sur le comptoir.

" Tu crois vraiment que c'est bien comme ça ?" ajouta il après avoir rangé les billets soigneusement, prés à la quitter si sa réponse n'était pas satisfaisante selon lui.

Ripley se sentit un peu humiliée par ce que lui disait Fei. La peur. La flemmardise. Lui ne connaissait pas sa vie. Il ne savait ce qu'elle avait vécu, il ne connaissait même pas vraiment sa condition. Et il critiquait ouvertement, tout épicurien qu'il était. Elle repoussa le billet du dos de la main avec un agacement sensible.

"Evidemment que non, ça me va pas. Si j'étais satisfaite de ma condition, de ma vie et de moi-même, ça m'irait tout à fait. Peut-être même que je t'aurai embrassé. Mais c'est pas le cas."

Là, elle en avait marre. Fei avait vu juste. Encore une fois. Si elle l'avait su, ça l'aurait probablement encore plus mise en rogne. Ce type pensait tout savoir, même en disposant d'un minimum des données du problème. Et malgré ça, il arrivait à tomber juste, à toucher les points sensibles. Elle lui aurait probablement déjà collé un poing dans le museau si ça avait était quelqu'un d'autre. Mais ce type avait... une aura. Un truc. Elle pouvait pas lui déboiter la mâchoire, lui cracher dessus ou lui allonger un coup de genoux dans le bide. Elle réfreinait sa colère, rien qu'à le voir. Et ça l'agaçait encore plus. Paradoxal, non ? (^^)

Tout le monde recherchait le bonheur, enfin chercher à ce que tout aille le mieux possible, et il n'y avait là aucun mal. Mais râler contre quelque chose ou quelqu'un sans pour autant lever un petit doit, c'était ridicule. Autant se la fermer dans ce cas, car ce n'était qu'aligner des paroles peu digne d'intérêt. Ripley était en rogne c'était le mot, mais il l'avait bien cherché aussi, pourtant elle aurait put réagir bien plus violemment. Chacun avait ses problèmes et sa manière de les régler, ou bien de les laisser empirer. Fei n'avait aucun mal à accepter que certaine personne puisse se contraindre à faire ce qu'il refuser de faire, ce n'était pas un idéaliste. C'était comme c'était point, si on voulait du changement alors il fallait nous aussi y mettre du notre. Si on faisait tant mieux et si on ne faisait pas tant pis... après tout il n'était pas vraiment concerné.

" Bien sur que tu n'es pas satisfaite mais la seule personne capable d'y faire quelque c'est toi. "

Il remplit un verre qu'il but à petites gorgées rapides, même boire devait être un plaisir et non une manière d'échapper à la réalité. Dans la vie il y avait peu de moment joyeux, surtout ici, alors tout moment de bonheur ou de plaisir était à savourer intensément.

"Je sais bien que je suis la seule personne capable d'y faire quelque chose merci. Mais malgré tout ce que tu pourras dire, que je suis faible, ou résignée ou je ne sais quoi d'autre, tu connaîs pas ma situation. Tu peux pas juger de ce que je peux faire. Tu ne sais pas ce que j'ai dû faire pour réussir à m'en sortir. Et même si j'ai honte de ce que je dois faire, au moins je suis en vie. Mais améliorer sa condition, c'est pas aussi simple. Je peux pas transformer ma vie toute seule."

Ripley repoussa la bouteille de saké du plat de la main et toussota. Elle sauta par terre depuis son siège et fit signe à Fei à l'attendre. Elle s'approcha de la scène et monta dessus par l'escalier principal. Mikako s'arrêta de chanter et prit un air mi-étonné mi-offusqué. Quelques protestations sans conviction s'élevèrent du public. Ripley attrappa le micro.

"Merci beaucoup Mikako. Merci d'arrêter cette cacophonie qui nous bouffent les tympans depuis trois plombes."

Ripley s'éclaircit un peu la gorge et commença à chanter. Elle avait une voix magnifique. Lorsqu'elle parlait, sa voix était on ne pouvait plus banale, un peu rauque, emprisonnée dans une gorge maladive. Mais lorsqu'elle chantait, sa voix s'illuminait, et illuminait tout autour.
Ripley reposa le micro sur son pied et salua.

"Maintenant, j'aimerai que ce soit Risa qui vienne. Parce qu'elle est peut-être un peu moins bien faite que Mikako, mais elle chante bien, elle."

Ripley descendit de scène un peu brusquement, reprennant ses manières habituelles, un peu bourrues. Les regards des hommes de la salle courraient sur elle et ne la lâchait pas. Elle revint s'asseoir à côté de Fei.

"Ce genre de décision n'appartient qu'à moins. Ca y est, je l'ai fait. Ok. Mais changer de vie, alors que ma vie ne m'a jamais complétement appartenu, c'est comme déménager de son plein gré dans un champ de mines antipersonnelles avec miradors et snipers de tous les côtés. Alors, au risque que tu me trouve faible, je te le dis : je préfère perdre un peu de ma propre estime que la vie."

Avait il remis en cause une seule fois ce qu'elle avait peu être accomplit jusque là? Non, il c'était contenté d'observer la personne qu'il avait en face de lui, rien de plus. Et c'était justement cette personne qui était en face qui se plaignait de sa condition et qui semblait en baver plus que les autres. Elle pouvait bien déblatérer tous ses exploits jusqu'à maintenant cela ne changeait rien à au fait qu'elle était ici, dans un cabaret miteux, et qu'elle ne le supportait pas. Où était le problème? Fei n'en aurait vu strictement aucun si Ripley ne lui avait pas "ouvert les yeux" sur sa vie. Il n'était pas si aveugle, il voyait bien se qui se passait, et alors ? Il avait une prise sur sa vie à un prix très élevé, il ne pouvait pas non plus se montrer généreux avec les autres, juste à la rigueur et c'était assez dur.

Il resta insensible au déballage soudain de sa congénère. Et elle, en savait elle plus sur lui qu'il n'en savait sur elle ? Bien sur que non, alors de quel droit pouvait elle juger que se qu'il disait n'était qu'hérésie ? Les choses marchait toujours dans les deux sens, de même qu'une relation était basé sur les sentiments de deux personnes l'une pour l'autre. Il avait visiblement réussi à la mettre en rogne, mais cela lui était bien égal. Il l'écouta d'une oreille tout en buvant un verre de plus. Il avait le plaisir de ne plus entendre ses tympans grincer et pour cela il en était grés à Ripley. Puis elle revint, il n'avait pas bougé, pas émis un son...mais elle n'avait visiblement pas fini. Il soupira et repris calmement.

" Je conviens que tu as peu être fait beaucoup pour en arriver là, c'est un peu notre lot à tous. Mais aujourd'hui si tu préfères me raconter en pleurant que tu es une pute... je ne voie pas pourquoi tu viens me dire à présent que tu préfères perdre ta dignité que la vie. Je ne suis pas psy, et je n'ai ni leçon ni conseil à donner ou recevoir d’une personne qui ne pense pas comme moi. Tu ne penses pas comme moi, nous sommes différents, les choses s’arrêtent à ça. Je n’irais pas te blâmer de ne rien faire, c'était toi qui vois, cela ne me regarde en rien, et m'importe peu en vérité. J'ai crut un instant que tu étais prête à affronter les mines et les snipers, ce n'est pas le cas, et je ne peux définitivement rien pour toi. Pas plus que toutes les personnes qui sont ici, et pas plus que toi ne peux faire quelque chose pour toi. "

Il fini son verre et le reposa sur la table, avant de regarder Ripley d'un air calme et vide. Car lui aussi il était las de traîner dans ces endroits puants, de s'entendre dire que s'il ne revenait pas, on le pourchasserait jusqu'au bout du monde... On pouvait toujours se dire qu'on en avait marre, mais au fond temps qu’on le supportait et qu'il restait quelque chose en nous qui nous faisais continuer, c'était que cela pouvait être toujours pire. Pour Fei tout aurait put être pire, alors il serait aller au-devant des sniper il aurait avançai coûte que coûte et certainement serait il mort, mais mort heureux de savoir qu'il avait était libre de décider qu'il était libre, même si liberté rimait alors avec mort. C'était bizarre comme les deux étaient presque indissociable, il avait du sang sur les mains, mais ce sang ne lui faisait même plus peur.

Ripley hocha la tête, sourcils froncés. Elle était en rogne. Ok... Ok... C'était bizarre que l'opinion de ce type compte pour elle. Mais c'était le cas. Elle jeta un coup d'oeil nerveux à sa montre et sauta à nouveau par terre.

"Ok, mec. Je sais pas vraiment pourquoi, mais je vais les affronter, ces snipers. Je vais me tirer d'ici, et je vais me reprendre en main. Mais sache une chose : je n'ai absolument aucune idée de pourquoi tu me décide à faire ça. N'imagine pas qu'un jour je me retrouverai à être une de tes clientes ou que je ressente quoi que ce soit qui puisse s'apparenter à de l'amour. Mais je m'en vais à cause de ce que tu me dis. Ca me fait réfléchir. Probablement que quand j'aurai terminé de réfléchir, je regretterai tout, mais justement, autant me barrer tant que j'ai la moitié du cerveau anesthésié. Et on verra. Et si un jour tu tombes sur mon cadavre dans la rue, tu sauras que j'aurais dû réfléchir."

Ripley se dirigea vers l'escalier. Elle monta les deux premières marches et se retourna vers Fei. Elle lui adressa un grand sourire et un signe de la main. Oui, elle aurait bien aimé qu'il la suive... Parce que l'heure à laquelle elle était sensée passer sur scène était dans une dizaine de minutes, et qu'elle aurait aimé qu'il soit là si ça tournait mal. C'est souvent comme ça quand on démarre un grand voyage. a peur de l'inconnu. On se raccroche toujours à ce qu'on connaît, aussi peu soit-il.

Cette fille était vraiment un cas particulier, elle changeait d'avis, d'humeur en un rien de temps. Mais si elle avait fait son choix c'était ce qui comptait le plus au fond. Cette soudaine décision était en effet déconcertante. Mais il n'y avait rien à dire de plus, si elle s'imaginer Qu'il y est une possibilité pour qu'il la prenne un jour comme cliente elle se mettait le doigt dans l'oeil. Il n'avait pas fait grande chose pour elle, et elle n'avait rien fait pour lui. Elle n'avait pas non plus l'étoffe pour être une de ces femmes ou hommes il fallait l'avouer aussi, pour lequel il joué les courtisans.

Quant aux sentiments amoureux il n'en avait plus rien à faire, si elle venait à l'aimer un jour, c'était plutôt à elle de s'en faire, pas à lui. Il serait dans l'obligation de l'abandonner véritablement, de la manière la plus méchante et radicale du monde. Il en avait décidé ainsi, et il ne revenait pas sur ses paroles. C'était bien mieux pour chacun, surtout si elle avait peur de la mort. Une mort qui ne serait pas de son fait qui plus était.

Et si par malheurs il tombait sur son cadavre dans la rue, il ferait ce qu'il y avait à faire, il irait enterrer son corps comme il le fallait et prierait pour que son esprit demeure en paix. Il ne lui avait pas dit que c'était sans danger, elle ne l'avait pas crus non plus. Les choses étaient on ne peu plus claire, elle savait à quoi elle s'engageait en agissant selon son seul arbitre.

Pourquoi elle faisait attention à ce qu'il avait dit, il n'en savait rien. Il la regarda marcher jusqu'au escalier, avant de se retournage. Qu'avait elle encore? Elle n'était pas capable d'assumer seule, il fallait qu'il chaperonne. Il hésita, il s'embarquait lui aussi dans des histoires s'il fesait cela, mais si cela lui avait vraiment pesé il ne l'aurait pas convaincu de faire ce qu'elle allait faire. Toutes les personnes qui le connaissaient bien comme Kû allait sans doute deviner qu'il y était pour quelque chose d'une manière ou d'une autre. Le seul fou qui pouvait pousser et persuader une personne de courir presque droit à un suicide pour une cause idéaliste, ne pouvait être autre que lui.

Il se leva donc et marche droit vers Ripley, d'un air tranquille, comme si de rien n'était. Il jeta de petits regard à la fois surprit et charmeur au personne qui avait le regardait passer. Il s'arrêta en bas des marches, et la regarda, un léger sourire sur les lèvres.

" Alors ? dit il. Qu'attends tu? L'heure tourne... Tic tac tic tac. "

Il arrivait que Fei se montre un peu stressant. C'était plus fort que lui il fallait qu'il traumatise un peu les gens autour de lui, pas par méchanceté mais juste parce qu'il ne pouvait s'en empêcher et qu'avec le temps il était devenu certainement un peu cynique. Il y en avait qui ne s’en plaignait pas du reste. Mais là c’était presque cruel et il ne s’en rendait pas vraiment compte. C’était une façon de lui demander si elle était vraiment sure de son choix. S’il la suivait, si elle voulait qu’il la suive, c’était terminé, il n’y avait plus de retour possible en arrière.

Ripley lui adressa un grand sourire. Oui. Elle était sûre de sa décision. Pas sûre que ce soit la bonne, non. Sûre qu'il fallait qu'elle la prenne. Et malgré tous les risques qu'elle courait maintenant, elle savait qu'elle lui en serait toujours reconnaissante.

"L'heure tourne, oui."

Elle monta les escaliers quatre à quatre et se rua dehors. Elle aspira une longue bouffée d'air, comme si c'était la première fois qu'elle respirait vraiment. Malgré les résidus de colère qu'elle transportait toujours, elle se sentait plus légère. Peut-être parce qu'elle n'avait pas encore réellement conscience du danger.

"Alors, Monsieur Liberté, tu fais quoi de tes journées, en temps normal ?"

Elle le gratifia d'un sourire chaleureux et taquin. Elle avait retrouvé son état normal. Elle se sentait à nouveau tranquille. Presque sereine. Mais pas trop quand même...

Bien c'était sur cette fois... Il lui sourit à son tour et la suivit. Finalement peu être n'avait il pas eu tord de perdre son temps si précieux pour cette fille. Il espérait juste qu'elle n'aurait pas à douter dans sa vie, pas à regrette à certain moment. Cer même Fei qu'elle avait nommé à juste titre M.liberté avait lui aussi eu des regrets. Pue de fois certes mais, il en avait eu un, un qui lui était restait en travers de la gorge pendants quelques temps. Certaines choses laissait des cicatrices plus ou moins longue et facile à faire disparaitre. Pourtant elle vous rendait plus fort, les erreurs rendait toujours plus fort.

Même si on était serein, heureux à certains moment, comme là... maintenant. Il y avait parfois des moment bien moins joyeux, car être libre signifier être seul ou être terriblement malheureux pour le reste de sa vie. Ripley en avait certainement une partit conscience et elle l'apprendrait de toute manière. Il accéléra le pas jusqu'à elle, l'air pensif. Un si jolie visage... il avait encore fait des siennes. Il se demandait s'il avait raison, ou tort, si la jeune fille aller souffrir des aujourdhui à cause de lui, ou si elle aller encore pouvoir voire vieille et sans réel problème.

" Seulement ce qu'il ne me déplaît pas de faire. Mais toi qu'à tu envies de faire? demanda t-il."

Si c'était un jour de liberté alors qu'elle fasse ce dont elle avait envie. Lui il avait le temps encore, et il avait déjà bien profité. Il la suivrait encore quelque temps, il verrait bien. Mais il était navré pour elle, même si fei était un libéré, ce n'était pas toujours facile à assumer, non seulement pour soit mais aussi pour les autres, surtout par rapport aux autres. N'avoir peur de rien c'était bien, être prés à tout c'était autre chose.

" Ripley dit il finalement d'un ton plus grave en s'arrêtant. je suis désolé..."

Puis il la devança, regardant obstinément devant, à travers la neige qui tombait toujours à gros flocons. C'était beau mais c'était froid, avec l'autre cela avait commencé un peu comme ça. Il ne l'avait pas convaincu lui, mais il l'avait éliminé aussi, à sa façon, s'en le vouloir vraiment, mais avec un precision alarmante, et une véritable dévotion. Fei était peu être un peu narcissique dans le fond, un égoïste, mais il n'avait pas le choix.

Ripley se retourna en entendant Fei.

"Pourquoi tu dis ça ? T'as pas à être désolé !"

Elle pensait. Oui, elle avait conscience du danger qu'elle encourait, mais ça lui était égal. Ce n'était pas Fei le responsable. La décision n'avait jamais appartenu qu'à elle. Fei lui avait juste ouvert les yeux. C'est elle qui avait franchi le pas, en tout connaissance de cause.

"Bon... Qu'est-ce que j'aime faire...?"

Ripley s'arrêta de marcher. En réalité, elle ne savait pas ce qu'elle aimait faire. Dans son ancienne vie, elle n'avait jamais vraiment l'occasion de faire ce qu'elle voulait. Elle volait, elle chantait, elle se prostituait et à l'occasion se murgeait la gueule sévèrement pour oublier tout le reste.

"En réalité, j'ai pas fait assez de choses pour savoir ce que j'aime. Tu aimes quoi, toi ?"

Fei avait un rôle dans l'histoire quoi qu'on puisse en dire. Si ce matin même elle ne l'avait pas agressé dans une rue, en le prenant un richard, nul doute qu'elle se chercherait encore un pigeon à racoler, et qu'elle irait sur scène sans broncher. Mais était indubitablement passé par là, et il avait mit son grains de sel dans l'affaire. Oui, il lui avait seulement " ouvert les yeux" ouvert les yeux sur quoi au juste? Sur la limite entre les gens esclaves et les gens seul maître d'eux même.

" Je suis désolé si tu as un regret un jour, dit il."

Puis il continua son chemin, espérant que cela n'arrive jamais. Il n'aimait pas être responsable d'autre chose que ce qui le concernait, et là ce n'était pas le cas.

" Je sais ou nous allons aller. Suis moi. "

Ripley lui lança un regard rassurant. Peut importe ce qui arriverait, ce ne serait jamais son genre de lui en tenir rigueur. Elle aurait plutôt eu tendance à le porter aux nues. Elle était comme ça, et aucun caractère lunatique n'aurait pu y changer quoi que ce soit.

"Pas de soucis. Je ne suis pas une de celes qui regrette ses propres décisions. Je regrette quand je suis embarquée contre mon gré..."

Son sourire s'élargit encore un peu plus et lui emboita le pas.

"Je te suis. Mais... Je peux savoir où on va ?"


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