La faim justifie les moyens!!

HJ: me revoilà parmi vous. DSL pour mon absence, j'ai eu de petit problème de favoris disparut puis, puis comme les examens approché j'ai était privé d'ordi, donc... Mais je suis de retour.

Les taudis? Non, il n'en avait pas peur, il avait tout de même vécu ici, et se genre d'endroit était comme une maison pour lui, même si en grandissant il avait connu des lieux plus confortables, et propres. Mais malgré cela, jamais il ne pourrait oublier ses origines. Il suivit donc Ripley bien sagement, sans un mot, se contentant d'observer et de retenir les ruelles qu'ils avaient empruntés.

Elle s'arrêta et il leva les yeux vers l'enseigne qui pendait au dessus de leurs tête. Bien qu'il soit en mauvais état, il distingua néanmoins le plus important. Il était de retour à la maison, ou presque. Pourtant cet entré ne lui disait rien, peu être l'avait il oublié, ou encore jamais remarqué. Tant pis, maintenant il était au courent.

Ripley avait déjà filé, à bas des marches, quand elle l'interpella. Pas de doute c'était bien Le Kuchibeni. CE n'était pas si grave que le service soit fini, il n'aurait pas passer derrière le comptoir pour aller lui même faire à manger. C'était le privilège d'avoir était un employé fidèle, et d'être resté un client régulier. Il descendit les marches jusqu'à la jeune fille, puis lui fit signe de passer la première. Il était quand même une minimum galant, c'était la moindre des choses.

Ripley adressa un sourire rayonnant à Fei. Il avait l'air à l'aise, c'était toujours ça.

Elle pénétra dans la salle, où les odeurs d'alcool, de fumée et de nourriture ennivraient les clients affalés sur les banquettes de faux cuir rouge. Kû était tranquillement en train de polir un verre tout en contemplant avec intérêt la chanteuse filiforme plantée derrière un micro presque plus large qu'elle en plein milieu de la scène. En la voyant arriver, il écarta vivement les bras et posa son verre sur le comptoir.

"Ripley ! Ca fait longtemps que tu nous avais pas ramené de ...?"

Kû s'interompit quand Fei apparut dans son champ de vision.

"Fei ?"

Le patron se pencha en avant par dessus son comptoir et vint presque coller sa face rouge et boursoufflée contre le visage de Fei.

"Fei-Kun, c'est toi ?"

Silence. Un peu pesant, le silence. Kû jaugeait du regard l'individu qui se trouvait devant lui, richement paré, et accompagné d'une charmante jeune fille qui plus est.
Il se redressa et prit son menton entre deux doigts d'un air reprobateur. Puis il se pencha d'un coup en avant et tira Fei contre lui, le plaquant ainsi contre le comptoir.

"Fei !!! Qu'est-ce que tu fous là ? Ca fait une éternité et demi et que t'es pas passé me voir ! Dis-donc, Don Juan, tu bosse pour le gouvernement ? T'as vu tes sapes !"

Un immense sourire s'était peint sur la moitié du visage du patron de cabaret.

Fei pénétra à la suite de Ripley dans l'établissement enfumée, qui constata le jeune homme, n'avait pas du tout changé et était toujours aussi miteux, quoiqu'il s'en était toujours accommodé ainsi. Si tout cela n'était plus alors c'était que le monde avait changé lui aussi. Il jeta un regard circulaire autour de lui, il y avait pas mal de monde pour un début de matinée. Le temps certainement, ou la milice???

Une voix bien connu c'était élevé soudain, et Fei reporta son attention sur le patron qui venait de le voir. Kû aurait il des problème de vu? Oui, c'était bien lui. Puis soudain, ce pauvre petit Fei, qui se faisait secouer comme un prunier, se retrouva collé au comptoir. Aie, il aller avoir un bleu, a coup sur. Pourquoi tout le monde l'abîmer aujourd'hui? Tant pis il pardonné car se n'était pas n'importe qui. Il se soutira à l'étreinte comme il le put, et sourit à son ami.

" On va dire que je me débrouille en affaire, expliqua t-il. Mais pour l'heure, je meurs de faim. N'y a t-il plus rien de comestible ici? "

Kû adressa un sourire rayonnant à Fei.

"Y'aura toujours à bouffer pour toi, ici."

"Rh...Hum..."

Kû se retourna brusquement et se souvint de la présence de Ripley. Il rougit un tout petit peu, ce qui passait relativement innaperçu sur sa face hirsute.

"Et pour toi aussi, princesse, évidemment."

La jeune fille se hissa sur un des fauteuils hauts qui trônaient devant le comptoir et en tira un vers Fei.

"Sers nous un frichti maison -horaire ptit déj- et une paire de "Ringo Juice", ste plaît."

Ripley se retourna vers Fei et lui sourit, le genre de sourire qu'on réserve d'habitude à ses meilleurs amis.

"Ca te va ?"

" Du moment que ça se mange, ça me va, répondit il."

Il pris place dans le fauteuil que Ripley lui avait si gentiment présenté ( on peu dire ça?) et s'appuya dos au comptoir, pour jeter un regard dans la salle. Il avait des affaires à faire, alors pourquoi ne pas profité de l'endroit pour mêler plaisir et boulot. Parmi tout ces gens, il n'y avait pas de tête connu, c'était étrange. Ils c'étaient peu être fait descendre depuis le temps, ou avaient déserté l'endroit aussi. Tant pis, en laissant une oreille traîner... il pourrait toujours en tirer quelque chose.

Il jeta ensuite un coup d'oeil à la chanteuse, qui chantait fort mal selon lui d'ailleurs. Nouvelle certainement, pas trés ancienne en tout cas. Depuis qu'il fréquenté cet établissement, il avait put remarqué que les filles qui distrayaient le public, ne restait jamais trés longtemps à ce poste. Elle lassais vite, les gens avait toujours besoin de nouveau, ou d'original. Pourquoi? Peu être car voir tout les jours la même chose c'était dépriment et qu'il venait ici, justement pour oublier tout ça. Ou peu être qu'il y avait une cause moins "glorieuse" quoique ce n'était déjà pas trés glorieux comme ça. Oui, c'était un fait, cette fille, n'était pas spécialement moche mais elle chantait... horrible.

Kû s'échappa dans l'arrière-salle après un bref hochement de tête.

Ripley braqua son fauteuil et se mit dans la même position que Fei.

"Elle te plaît, la Mikako ?" demanda la jeune fille d'un ton amusé. "Je trouve qu'elle chante excessivement mal."

Ripley poussa un soupir.

"Mais Kû la trouve tellement belle -et les clients sont d'accord ave clui- qu'il la garde quand même. Hum... *nouveau soupir* Les goûts des hommes des bas-fonds se détériorent avec le temps."

La jeune fille se retourna vers le comptoir en faisant pivoter son siège, au moment exact où Kû sortait des cuisines, un lourd plateau dans chaque main. Il les déposa en face des deux jeunes gens en souriant.

"Bon appétit, les jeunes. Je vous laisse, mon denrier plongeur s'est fait dégommer par la milice pour possession de stupéfiants. Ca surcharge en boulot."

Ripley lui adressa un sourire un peu triste et compatissant après l'avoir remercié.

"Bon appétit, Fei-Kun."

Elle se retourna, tenant son assiette dans une main, l'autre s'activant avec ses baguettes. Elle jeta sur la scène un regard un peu triste tout en engouffrant son petit déjeuner.

La question de Ripley sortit une fois de plus Fei de ses pensées. Il réfléchissait toujours trop, mais il n'y avait pas vraiment de mal à ça, c'était même un avantage parfois, et cela ne l'empêchait pas de voir ce qui se passait autour de lui. Il fut néanmoins surpris par une telle question, et ce soupir, ces soupirs. Déjà il furent servie, et Kû débordé repartit à la plonge. Il était rare maintenant de trouvé des plongeur aussi rapide et fidèle qu'il l'avait été. Il allait en trouvé un c'était décidé.

Il regarda la jeune fille sourire tristement. Décidément elle changeait d'humeur toute les trente secondes. Il préféré quand même la voir joyeuse entre tout. Ripley était elle jalouse de cette ... comment avait elle dit déjà?? Mikoto??? MaKoki ??? peu importait.

" Tu as raison elle chante vraiment mal, je trouve. Tu sais cette fille, elle est pas si terrible que ça. Met une robe et trémousse toi sur une scène, je ne voix aucune différence. J'en connais quelque chose, je l'ai eu fait moi même. Ces ivrognes n'y voient que du feu. "

Il attaqua lui aussi à manger, avec un certain empressement. C'était fou ce que ces activité nocturne donnait faim.( activité dont on taira la nature ici, tout le monde à trés bien compris. Bande de pervertis.)

Ripley se retourna brusquement vers Fei.

"Attend ! Tu veux dire quoi par "je l'ai fait" ?"

Les yeux de la jeune fille brillaient d'amusement. Elle voyait très bien le tableau du jeune homme travesti sur la scène. Elle ne put ravaler un éclat de rire.

"Alors oui, on est vraiment pareils ! Réduits aux mêmes cho.."

Ripley plaqua sa main devant sa bouche et secoua la tête, avant d'englouttir une énorme bouffée de frichti.

"C'est bon, hein ?"

Elle paracheva sa réplique d'un long cul-sec de jus de pomme avec lequel elle manqua de s'étouffer. Elle était rouge comme une pivoine.

Il sourit légèrement de la réaction de Ripley. C'était vrai qu'au fond un mec qui se travesti sur une scène ça se voyait pas tout les jours. Mais bon, à l'époque ça marchait trés bien. Et maintenant, il était certain que cela pouvait toujours fonctionner. Avec ça voix, et sa frimousse personne n'aurait put deviner la supercherie. Certaine personne l'avait déjà abordé en le prenant pour une femme d'ailleurs; Et quelle expérience.

Il lui jeta un regard en coin, et Fit un signe de tête, genre " je voix pas ou est le problème", alors qu'elle menaçait de s'étouffer.

" Ce que je veux dire, commença t-il alors en le regardant brusquement dans les yeux avec malice. C'est trés clair il me semble, je jouais les chanteuse d'opéra pour faire rentrer du blé. A l'endroit même ou est cet fille à cet instant. "

Ripley, après une petite quinte de toux, se rassérena. C'est bon, Fei n'avait pas entendu. Par conséquent, il ne savait pas. Elle reprit un teint normal et tenta de reprendre le fil de la conversation comme s'il ne s'était rien passé. Elle avait retrouvé son habituelle joie de vivre.

"Je me doute. La plupart du temps, on fait pas ce genre de boulot pour le plaisir. Surtout les heures sup'..."

Réalisant qu'elle était sur un terrain un tant soit peu glissant et qu'elle risquait de gaffer, Ripley préféra changer complétement de sujet.

"Au fait, dis-moi, pourquoi tu t'es retrouvé à devoir voler ? Tu viens d'où, en fait ? Parce que là, j'avoue, en te voyant comme ça, et avec ce que tu m'a dis, j'ai du mal à te cerner..."

La jeune fille disait ça en souriant, elle ne cherchait pas à vexer le garçon, ou quoi que ce soit, non. Elle disait ce qui lui passait par la tête. Et même si la première utilité de ce revirement de sujet était à la base d'arrêter de parler des emplois de scène du Kuchibeni, elle réalisait en parlant qu'en fait, ça l'intéressait vraiment, d'en savoir plus sur ce mystérieux garçon.

Fei n'était pas du genre à s'intéresser à la vie privée, à la vie tout court, des gens. Non, cela ne le concernait pas et ne lui était d'aucune utilité, donc... poubelle. Et puis que risquait elle à gaffer, après tout Fei ne valait pas mieux que tout les gens présent ici. Il avait commit tous ou presque les crimes. Ma fois, il n'en avait aucun remord. Quant bien, aurait elle put être une folle furieuse qui avait tuer toute sa famille, du moment qu'elle ne s'en prenait pas à sa vie et à son argent, il n'avait contre elle. Il continua son repas, en expliquant.

" Je viens d'ici, de la rue, ya pas grand chose à dire je crois. Beaucoup d'orphelins vivent dans les rues et la misère et chapardent pour vivre. Avec le temps il faut croire que j'ai appris à voler plus que l'essentiel pour vivre, et à gagner ma vie. Quant au plaisir, il vient en tant voulu, il suffit d'apprendre à apprécier ce qu'on fait."

Il devait l'avouer, si ce métier lui avait vraiment déplus, il y avait longtemps qu'il l'aurait arrêter, donc en quelque sorte, il aimait bien son métier, et ses avantages. Avec un peu de ruse on pouvait même mêler plaisir et travail. Encore mieux. Mais ce qu'il faisait exactement Ripley n'en savait rien au juste.

"Crois moi, il y a des trucs qu'on ne peut pas vraiment apprécier de faire."

Ripley avait bien pris soin de se composer un visage de marbre avant de dire ça. Histoire de ne pas non plus passer pour trop lunatique, et de ne pas donner envie à Fei d'en savoir plus.

"Disons que t'as l'art d'être un clochard qui vit dans le luxe" lança t-elle en souriant. "C'est plutôt un bon job. Je comprend que tu l'aimes bien"

Elle termina rapidement son petit déjeuner et reposa l'assiette sur le plateau.

"Mais bon, tu dois bien avoir un truc... Comment tu fais ? Tu te contentes pas de faire la manche et d'apitoyer les bourges, sinon tu vivrais pas comme ça... En vrai, tu fais quoi ?"

" Si tu ne peu vraiment pas apprécier alors tu ne fais pas, c'est mon point de vu. je suis née enchaîné maintenant que je suis libre je compte bien le rester. Donc je fais ce que je veux ou je veux."

Pour lui le plus important c'était ça et l'argent, le luxe, la vrai vie quoi. Une vie à mourir de faim et de froid n'était pas une vie. Lorsque elle parla de faire la manche il eu un petit rire.

" Faire la manche? C'est pour les gamins ça. C'est trés simple soit je couche pour de l'argent, et le lit, et les bijoux de madame ou le porte feuilles de monsieur, et des infos potentiellements interessantes, ou je squoites gratuitement quand les gens ne sont pas là, j'emprunte leurs affaire au passage, et le tour est joué."

Il avait expliqué cela avec un certain enthousiasme. Il n'avait pas honte de se qu'il faisait, tout ça lui passait vraiment au dessus de la tête. C'était un gigolo, oui, et alors? Il sourit à la jeune filles et termina lui aussi son plat.

Alors que Ripley s'apprêtait à rpéondre à Fei, celui-ci se lança dans une explication assez explicite de ses... activités. La jeune fille explosa de rire. Tout. La tournure, l'air détaché... Ce garçon était tout bonnement extraordinaire.

"Dis-donc... Et tu déballes ça comme ça, en plein milieu d'un bar..."

Ripley eut un pincement au coeur. Il avait pas honte. Il assumait totalement son rôle de gigolo et d'exhibitionniste verbal. Aucune pudeur. Elle l'admirait. Ils se connaissaient depuis vingt minutes.

"Au moins, t'es un garçon libéré." rigola-t-elle. "J'en connaîs des moins pourris qui s'assument moins bien."

Elle termina aussi son jus de pomme et fit claquer le verre contre le zinc, un sourire rayonnant peint sur le visage.

"Fei Takashi, je t'admire. Sincèrement."

Sauvé, c'était pas une de ces pucelles ,qui sous leurs airs choqués n'en pensaient pas moins que les autres. Bien sur que non il n'avait pas honte, et s'il voulait avoir quelqu'un pour ce soir, il fallait bien faire de la pub, non? L'admirer, lui semblait peu être un peu exagéré cependant.

" Fei TaKahashi, corrigea t-il avec un ton faussement sérieux. Il vaut mieux s'assumer, surtout pour ça, c'est juste du sexe au fond, rien de plus. Au moins je ne tue personne sur ordre moi. Je ne fait que faire et dire tout haut ce que d'autres n'ose pas faire ou dire. J'y trouve mon compte, c'est l'essentiel. "

"Entièrement d'accord avec toi. Et je trouve ça bien que t'assume. Personnellement j'assume moi... Je devrai peut-être m'y mettre un peu. J'assume le fait de voler, le fait d'avoir déjà vendu de la drogue, et d'avoir été plongeuse au Kuchibeni. Mais y'a certains trucs que j'ai fais avec lesquels j'ai du mal..."

Ripley se râca la gorge. Elle sentait venir les confidences, mais comme elle venait de le dire, elle n'assumait pas vraiment. Elle n'était pas sûre d'être tout à fait prête à en parler. Surtout avec un garçon aux moeurs libérés et concrètement à côté de ça un parfait inconnu. Ripley avait toujours eu un côté farouche. Elle mettait assez longtemps avant de faire confiance aux gens, ce qui ne l'empêchait pas d'aprécier très vite, en revanche. Et elle avait beau énorméménet aprécier Fei, elle ne se snetait pas tout à fait assez en confiance pour lui balancer tous les trucs que personne ne savait sur elle. Il avait encore un peu de boulot avant...

Il était prés a attendre le temps qu'il faudrait, enfin seulement si'l avait décidé d'attendre. Les gens avait leurs caractères, leurs secrets, et c'étaient leurs problèmes, lui même en avait aussi. Quand à la confiance, lui non plus ne l'accordait pas facilement, pas du tout même. C'était d'ailleurs pour ça qu'il ne se liait pas vraiment, pour pouvoir rester libre justement. Quand à parler de tout cela, il n'en avait cure, il l'assumer en effet et cela ne changer rien excepté un nouveaux ou nouvelle cliente potentiel.

" C'est des choses qui vienne avec le temps, ou qui ne vienne jamais. ça dépent de toi, de ce que tu considères comme le plus important, tes valeurs, le prix des choses. IL y en à qui garde des secrets pour se protéger, qui n'en parle qu'à des personnes de confiance, mais il vaut mieux ne pas en avoir pour ne pas en souffrir plus tard. "

Son visage n'avait pas vraiment changé d'expression, son ton non plus n'avait pas changé pourtant, il était sur terre pour une fois, dans la crasse de cet endroit, touché par le malheur comme tout le monde. Il n'y pensait plus vraiment, pourtant il avait dut affronter le pire pour être là aujoud'hui. Il prit le verre et le vida d'une traite. Il avait besoin d'alcool.

Riply aussi, avait besoin d'alcool. Ca détend, et puis ça délie la langue. Elle avait besoin de se remplir d'alcool et de se vider de ses conneries. Une sorte de purge, somme toute. Elle se trouvait pathétique. Fei avait raison.

"Kû, met-nous une paire de saké !"

La jeune fille se retourna vers Fei : "A moins que ça te dérange de boire de l'alcool aussi tôt ?"

Kû posa les deux petits verres et posa la bouteille à côté en adressant un clin d'oeil complice à Ripley avant de retourner à sa vaiselle. La jeune fille expédia son verre e une fraction de seconde et se resservit. Elle n'aimait pas voir un verre vide, à fortiori quand c'était le sien.

"Ouais, tu dois avoir raison. Faut balancer ce genre de trucs, faut pas avoir honte. Ca vous tue à petit feu, la honte, la pudeur. Tu crois que tu te protège alors que tu te ronge tout seul..."

Certes, Ripley avait compris. Certes, elle savait qu'elle se bouffait toute seule avec sa honte. Mais c'était pas aussi facile à dire qu'à faire... Et pourtant... Elle se sentait ridicule, c'était des pécadilles à côté de ce que venait de balancer Fei. Voilà pourquoi elle l'admirait. Sa grande gueule. Sa belle grande gueule. Pas de pudeur, pas de problème. Ca joue des tours de ne pas assez se taire, mais l'inverse en joue de biens pires. La jeune fille descendit son deuxième verre qu'elle reremplit aussitôt en conservant sur le visage un sourire franc. Le coup du masque, en revanche, elle avait l'habitude. Elle savait ne rien laisser paraître de son caractère lunatique.

Bien sur que non, ce n'était pas de refus. Il était bien connu, il adorait boire, trop peu être, mais il gardait généralement le contrôle. Cela faisait un bon bout de temps, et il en ressentait une grande envie.

" J'allais le faire, lui avait il répondu."

Il but en silence, Écoutant sa camarade de comptoir, parler de pudeur, de honte. Oui, il y avait un par de ça, mais ce n'était pas vraiment ça le problème. Le problème c'était les autres, les traîtrise, l'envie, la jalousie.

" Il ne suffit pas de balancer, il faut savoir ce qu'on peu dire ou non. Il y à des choses qu'il ne faut pas avouer, même à sois même. Ce n'est pas se tromper, c'est nécessaire dans certains cas. "

Il ne parlait jamais vraiment sérieusement. On pouvait savoir ça aussi, ça appartenait au passé maintenant. Pue être que Ripley le verrait d'un oeil nouveau c'était certain, mais tout de même. Si elle le demandé un jour, il lui dirait, comme il avait parlé du reste.

Ripley posa son verre sur le comptoir dans un tintement sonore couvrant un instant les abominables vocalises de Mikako.

"Mouais..." murmura-t-elle, pensive. Dur à saisir, ce type. Et dur de saisir sa façon de penser.

Elle descendit son troisième verre avec toujours le même applomb et se le reservit illico.

"Et à ton avis, c'est quoi qu'on doit pas dire ? C'est quoi qu'on doit se cacher à soi-même ?"

La philosophie de ce garçon l'intriguait. Un mélange savant, une alchimie parfaite entre un parfait petit salaud et un prince charmant. Elle aurait bien aimé en savoir un peu plus sur lui. Sur sa façon de penser. D'agir. Il l'intriguait, tout bonnement. Et elle soupçonnait même pouvoir lui faire confiance. Ca lui brûlait les lèvres, ces conneries, elle voulait les cracher. Et elle aurait bien aimé ne pas prendre de risques, savoir comment il réagirait. Dur. C'est le genre de truc impérvisible. Et ce mec, déjà au naturel, semblait imprévisible.

Oui, c'était un peu ça. Un salaud si on voulait, car il était capable de tout, un prince charment c'était moins sur. Enfin peu être pour la baraque, les fringues et le physique. Mais ce ne serait jamais un conte, un " ils vécurent et eurent beaucoup d'enfants". Un prince charment des bas fond, qui vous proposait une nuit dans une chambre de rêve pour la un somme rondelette tout de même, voila tout ce qu'il pouvait faire.

Il remplit un second verre, cette journée allez être longue, il en avait bien peur. La voix de la chanteuse résonné dans sa tête comme un atroce gémissement. Il l'aurait fait taire, s'il avait vraiment entendu. Il regardait le liquide, l'air paisible, l'esprit pourtant agité.

" Ce que tu ne doit pas dire? Tout ce qui pourrait un jour te coûter se qui t'es la plus cher. "

Il esquissa un léger sourire. Ce qui vous était cher, ce qui n'avait pas de prix, s'achetait parfois au prix du chagrin et du silence. Il fallait toujours payer, même si ce n'était pas des billets, pas des pièces. Ce qui lui était le plus cher jamais ne lui serait enlevé parole de miséreux.

" Qu'es qui t'es le plus cher à toi? " demanda t-il, en posant sont regard clair et lumineux sur elle.

Ripley leva les yeux sur le plafond de la salle d'un air songeur. En réalité, elle n'avait rien. Pas de famille, pas d'amis, pas de trésors, pas de possession propre, et aucune garanti d'affection de la part de quiconque. Même Kû devait plutôt l'aprécier par intérêt. Elle soupira.

"La vie. Et encore..."

Elle aurait voulu tirer la tronche et descendre le plein verre de saké qui la narguait sur le comptoir. Mais le regard de Fei l'en empêcha. Il y avait quelque chose d'irréel dans ce regard opalin, qui vous transperce, limpide, mais tranchant comme le diamant. Ripley se contenta de ravaler sa salive et de pousser un imperceptible soupir. Et de raccrocher un sourire sur son visage. Parce qu'il la faisait sourire, ce type, cet inconnu. C'était clair.

"Et toi, c'est quoi qui t'es le plus cher ?"

Histoire de faire la conversation. Elle aurait pû comprendre qu'il réponde pas. Il avait l'air d'avoir des secrets, derrière sa désarmante franchise. Tout le monde a ses secrets. Elle avait les siens, lui aussi... On est tous à la même enseigne, pour ça. Et tout le reste n'est qu'une question de gestion, un truc secondaire qui fait qu'on arrive à rebondir ou pas. Chacun gère comme il peut. C'était pas sa faute si elle, elle pouvait mal...?

Ici, il fallait avoir un moral d'acier pour pouvoir tenir. Il fallait bien avoir quelque chose qui vous raccrocher à la vie, sans quoi personne n'aurait pus supporter ce trou à rat. Tout les jours, voir le misère, supporter le froid, la faim, la douleur, la chagrin, le malheur, affronter la milice, les brigands, les psycophates qui pouvaient vous gâcher la vie pour de bon, c'était à la condition de tenir à quelque chose qu'on le supportait. Mieux valait boire et ne pas se poser de questions, c'était bon pour finir par se suicider. Fei n'était pas quelqu'un de fataliste, il essayait juste de rester réaliste. Les gens avait assez de problème comme ça pour se moquer éperdument de se que les autres pouvait faire, aussi horrible que cela fut il.

" Je crois qu'au fond je tien à moi, sourit il. Le plus cher c'est la liberté. Faire ce qu'on veux ou on veux, disposer de sois librement."

Même s'il fallait faire des sacrifices, de mauvaises actions. Et si l'enfer existait, alors il pouvait bien attendre encore un peu pour y brûler pour l'éternité. Ce qu'il avait fait, il n'en était ni fier, ni honteux, il l'avait fait parce qu'il avait une raison. Alors tant qu'il n'y aurait rien de plus dans sa vie qu'il se vérait dans l'obligation de cacher au yeux du monde, il n'aurait pas de secret pour ceux qui voulaient savoir.

" Je ne suis pas croyant, mais qui sais ce qu'il y à après la mort? Si c'était pire? La peur de la mort suffit à faire vivre certaines personnes."

Il fini son verre, avant de le remplir, d'un air relativement serein.

" Ou tu peux te rabattre sur la boisson, aussi, ajouta t-il avec un certains sérieux, en tendant la bouteille à Ripley. C'est une bonne solution je pense. ça te donne une raison de vivre, tu t'accroches à ton verre. "

Le sourire de Ripley s'agrandit. Ce garçon n'était pas comme les autres. Elle attrappa la bouteille qu'il lui tendait et but une longue gorgée directement au goulot en méditant sur ce qu'il avait dit. La peur de la mort...? Pour elle, la mort était très abstraite. Et tant que la mort ne resterait que cette forme d'abstraction plaçant une hypothétique limite à sa vie, ce ne serait pas une raison suffisante pour vivre. Le jour où elle serait sûre de sa mort, elle pourrat en avoir peur et se sentir vivante grâce à elle. Pour l'instant, la mort, elle s'en fichait comme d'une guigne. Pour l'instant, c'était pas sa mort à elle. Alors elle était confiante.

"Personnellement, je pense pas que la mort suffise en soi à vivre. C'est trop vague... Il faut être en face pour en prendre conscience."

Or personne n'avait suffisemment envie de vivre pour regarder la mort dans les yeux. L'assassin n'est-il pas encombré par le cadavre ? C'est bien qu'il n'assume pas la mort en temps que tel... Ripley reposa la bouteille sur le comptoir.

"En revanche, je pense que t'as raison. Etr libre de faire ce qu'on veut, ça doit être le panard. Ca, pour moi, ça peut être une fin en soi... Chercher la liberté... Ca, ça peut justifier de tout assumer." sourit-elle.

Il était pourtant trés simple de mourir, et n'était ce pas elle qui l'avait menacé de lui trancher la gorge? Qui lui disait qu'ne sortant d'ici, elle n'allait pas glisser sur une marche glacé et s'ouvrir le crâne? Qui lui disait aussi qu'il n'était pas complètement fou et n'allait pas lui tirer dans l'instant un balle dans la tête. Ce n'était pas si hypothétique que cela, personne n'y avait jamais échappé, et cela même si la personne était riche, influente, forte ou courait vite. Dans cette perspective là chaque jours valait d'être vécu , ou alors on pouvait déjà y mettre un terme avant que cela commence. Fei était un miraculé , mais il n'en était pas pour autant un immortel.

" Oui, c'est une évidence, ceux qui n'ont jamais faillit être tuer, ou tuer eux même ne peuvent pas vraiment prendre conscience que ce que c'est, y donner de l'importance. C'est la peur de l'inconnu et de l'incompréhensible qui dégoûte les hommes, et les rend hostile. Il sauve leurs vie au prix de celle des autres, c'est naturel. "

La liberté de penser, la liberté... Oui, c'était tout bonnement un luxe, lorsque l'on était née parmi les esclaves. Il y avait peu être un par d'égoïsme, oui il y en avait une, après tout la liberté ne pouvait être assuré que pour sois, et au détriment des autres.

" Ce n'est pas une fin, elle ne s'obtient pas définitivement. Ce serait trop facile. C'est pourquoi il y à des gens qui acceptent d'être au service des autres, de simples chiens. "